Ici même, nous entendons les sceptiques et les opposants à l'Alliance atlantique. Certains pensent qu'une telle ouverture serait une provocation envers la Russie. Si l'on suit cette logique, il faudrait rejeter la demande de la Finlande et la Suède. Mais nous avons vu ce qui est arrivé aux pays qui sont restés en zone grise : la Géorgie, la Moldavie et désormais l'Ukraine ont subi des invasions. Si nous fermons la porte à nos deux alliés, nous affaiblirons l'OTAN et nous ferons entrer l'Europe dans une crise politique profonde.
C'est évidemment ce que le pouvoir russe cherche : il veut nous diviser, il veut nous déstabiliser ; il veut déstabiliser nos démocraties. Nous voyons en Italie les questions qui se posent sur le rôle supposé de la Russie dans la chute du gouvernement Draghi. Alors ne tombons pas dans le piège du narratif inventé par le Kremlin pour justifier la guerre en Ukraine. Les visées sont stratégiques et impérialistes : Moscou veut des pouvoirs inféodés à ses frontières, comme le rappelle très bien le président Bourlanges dans son rapport.
Les présidents américains ont toujours soutenu le droit des peuples à décider de leur avenir et il n'a jamais été question de limiter les élargissements de l'OTAN, qui est et qui restera une alliance purement défensive.
Personne ne souhaite que la guerre s'étende. Bien sûr, la diplomatie sera la voie de résolution du conflit, mais sans preuves de détermination, nos efforts seront voués à l'échec. Voilà pourquoi le vote de ce projet de loi est très important : il marquera notre résolution et notre unité, et il permettra en outre d'envoyer un message très fort à la Turquie. Comme à chaque crise, Ankara exerce un chantage pour tenter de servir ses intérêts. Encore une fois, nous voyons bien que nous n'avons pas les mêmes valeurs que le pouvoir turc.