Je voudrais d'abord souligner le travail qui a été effectué sur ce texte qui a beaucoup évolué depuis qu'il nous a été présenté. Je salue l'état d'esprit qui a été celui du rapporteur tout au long de l'examen de la proposition de loi : il a permis de créer les conditions d'un débat autour d'un problème qui nous préoccupe toutes et tous, celui de l'accès aux soins. C'est un débat nécessaire, que nous n'avions pas eu depuis juin dernier et que nous avons pu avoir à cette occasion ; ce sont des moments utiles de délibération – tâche essentielle pour notre assemblée. Or délibérer, c'est prendre le temps de l'échange, de la confrontation, des controverses et des désaccords, qui mènent aussi parfois à des points de convergence ; nous avons su en trouver, en certaines occasions. Je le dis avec un peu de solennité, parce que je crois que c'est essentiel.
Le texte comporte quelques bonnes dispositions, en particulier celles qui concernent le contrat d'engagement de service public. C'est un progrès, pour peu que les moyens suivent et que cet outil se développe véritablement ; quoi qu'il en soit, il y a là, selon nous, une piste sérieuse.
Par ailleurs, de nombreuses pistes sont laissées de côté alors qu'il aurait fallu les suivre. J'ai évoqué la question des centres de santé et de leur développement, mais on pourrait mentionner d'autres chantiers nécessaires. Ce n'était pas l'objet de votre texte, monsieur le rapporteur, et je sais bien qu'une proposition de loi a un champ limité – je ne vous en rends pas responsable –, mais il est dommage que dans le cadre de cette discussion, nous n'ayons pas réussi à faire valoir ces propositions auxquelles nous tenons.
En outre, des propositions ont été retenues que nous n'approuvons pas. Par exemple, nous avons un doute, au bas mot, sur la manière dont est conçu le conseil territorial de santé, sur la manière dont il pourra s'emparer des enjeux le concernant et sur son périmètre – je l'ai dit à plusieurs reprises.
Il y a enfin une mesure que nous considérons comme contre-productive et très dangereuse, et à laquelle nous voulons mettre notre veto. Je l'ai indiqué tout à l'heure : c'est celle de l'article 6. Même si l'article 6 bis a été supprimé, et je m'en félicite – l'Assemblée a fait preuve de cohérence, sur ce sujet, par rapport à un vote précédent –, l'article 6 franchit une ligne rouge en donnant la personnalité morale à des GHT et donc en la retirant à des établissements hospitaliers qui jusqu'ici en disposaient. Nous voulons envoyer un signal sur ce point, et c'est la raison pour laquelle nous nous opposerons au texte.
Cela dit, nous voulons tout de même préciser que nous sommes d'accord avec certaines des dispositions qui ont été adoptées à l'occasion de nos débats, et que nous approuvons certaines des avancées qui ont été permises grâce à l'initiative de collègues qui se sont réunis pour agir en ce sens, et dont je veux saluer le travail.
En l'état, ce texte contient nombre de mesures par trop symboliques et il ne suffira pas pour répondre au besoin criant d'accès aux soins. C'est la raison pour laquelle nous ne nous joindrons pas à ceux qui voteront en sa faveur.