Depuis plusieurs décennies, par réflexe, l'OTAN entretient la tension avec la Russie pour justifier son existence. Les exercices militaires gigantesques menés à la frontière russo-norvégienne pendant plusieurs années ont attisé les tensions. Sans remettre en cause la légitimité de tels exercices, il est clair que cette stratégie a permis au pouvoir russe de justifier l'opposition naturelle entre la Russie et l'Occident. Au bout du compte, la conflictualité entre deux espaces nucléarisés est dangereusement augmentée.
Avec près de 6 000 têtes nucléaires dans le camp russe et 6 000 têtes nucléaires dans le camp occidental, nous courons à notre perte si nous tombons dans le piège de l'escalade tendu par Poutine. Dans ma circonscription, à Moruroa, Fangataufa et dans l'ensemble de Maohi Nui, nous connaissons le prix du nucléaire militaire : les destructions radioactives infiltrent les corps et les lieux génération après génération. Au moment où le Traité sur l'interdiction des armes nucléaires voit croître sa crédibilité au niveau international, il est temps que la France se décide à le signer. Plus encore, nous devons proposer le retrait des armes nucléaires américaines du sol européen et de la Turquie. L'absence physique d'arme nucléaire n'empêche pas le bouclier nucléaire d'exister. En revanche, ce retrait pourrait permettre l'apaisement des tensions avec la Russie. Nous devons choisir la paix pour saper la base guerrière de la stratégie de Vladimir Poutine.
Choisir la paix, c'est se donner les moyens diplomatiques de la construire ! Nous proposons donc l'ouverture d'un débat sur la relance de voies nouvelles vers la paix, sur l'indépendance et l'autonomie stratégique de l'Europe et sur la construction de nouvelles architectures de sécurité collective, incluant la recherche d'un règlement politique des conflits intra-européens non résolus, notamment à Chypre et dans les Balkans. Plus important encore, nous proposons d'engager un travail sur le désarmement nucléaire multilatéral et sur le retrait des armes nucléaires américaines du continent européen.
Les députés du groupe GDR – NUPES voteront contre le projet de loi ou s'abstiendront afin d'envoyer un message clair au Gouvernement : la solution à la guerre n'est pas dans davantage de guerre, mais dans davantage de paix.