…alors que nous parlons des prévisions budgétaires pour les cinq prochaines années.
Pour commencer, tout le pari du Gouvernement repose sur une prévision de croissance de 1,4 % en 2023, ce taux progressant jusqu'à 1,8 % en 2027 : des chiffres dont on cherche en vain la justification. La direction générale du Trésor n'estimait-elle pas il y a encore quelques mois cette croissance à seulement 1,4 % en 2027 ? Le FMI a publié la même prévision en avril, avant de suggérer que la croissance serait plus faible qu'anticipé en raison de la situation mondiale, au point d'évoquer un risque de récession. Le Haut Conseil des finances publiques, qui dénonce déjà la surestimation de la croissance et la sous-estimation de l'inflation dans ce programme, s'étonne que Bercy s'appuie sur « une hypothèse inhabituelle de baisse des prix du pétrole », alors qu'il est d'usage de se fonder sur le dernier niveau de prix connu. Le HCFP s'étonne en outre de la prévision de baisse du taux d'épargne des ménages, alors que leur confiance ne cesse de chuter, mais également des supposés gains de parts de marché à l'exportation. Quant au plein emploi, espéré en 2027, il ne suffit pas de répéter « plein emploi, plein emploi, plein emploi » !