Dans cette période d'instabilité, le Gouvernement a su préserver un cap clair, la puissance économique et écologique pour notre pays d'une part, la justice sociale pour nos concitoyens de l'autre. La justice sociale, c'est évidemment de protéger les Français face à la crise énergétique comme nous avons su le faire face à la crise sanitaire ; mais la justice sociale, c'est aussi d'assurer un juste équilibre entre les générations, en évitant deux écueils.
Le premier écueil serait un ajustement budgétaire brutal et précoce qui casserait la reprise économique. Cette erreur a été commise il y a dix ans et nous avions plongé la tête la première dans la crise de la zone euro alors que nous étions à peine sortis de la crise des subprimes. Le second écueil tiendrait au refus de voir qu'aux crises d'aujourd'hui succéderont les crises de demain ; ainsi, nous devons préserver les marges de manœuvre pour être à l'avenir aussi protecteurs que nous le sommes à présent. Voilà pourquoi nous devons viser le rétablissement des finances publiques, mais de manière équilibrée : pour moitié par la croissance, pour moitié par des efforts structurels de réduction de la dépense.
La justice sociale, c'est aussi de continuer à réinvestir durablement dans les services publics. Pendant trop longtemps, faute de courage, notre pays a laissé se dégrader l'école et l'université, l'hôpital et les EHPAD, la police et la justice. Ce que le programme de stabilité nous propose, c'est de continuer à redresser la barre en investissant considérablement dans la formation, la santé, la sécurité et l'écologie. Pour cela, il faut dégager des moyens en ayant le courage de sortir progressivement des mesures d'urgence à mesure que les crises s'atténueront, en ayant le courage de travailler davantage, réduisant ainsi certaines dépenses sociales inefficaces.
La justice sociale, en effet, c'est de viser le plein emploi. Ces dernières années, nous avons brisé la malédiction du chômage de masse à la française ; les réformes annoncées rendent le plein emploi à portée de main. Nous devrions tous nous réunir pour viser cet objectif ; en effet, les gaullistes savent que le plein emploi permet de financer durablement l'État-providence ; les sociaux-démocrates et les sociaux-libéraux savent que le plein emploi permet de sortir de la pauvreté et d'accéder à la mobilité sociale ; même les marxistes qui se trouvent parmi nous devraient savoir que le plein emploi est la clef du pouvoir d'achat, puisque Karl Marx nous a appris que « les chômeurs sont l'armée industrielle de réserve du capitalisme ».