Nous avons déjà eu ce débat il y a quelques minutes. Je réitère mon avis défavorable en ajoutant que la crise inédite, majeure, violente, que connaît notre système de santé met les soignants à rude épreuve, aussi bien à l'hôpital qu'en ville. Ceux qui sont au front, tels que les médecins généralistes évoqués tout à l'heure par M. Isaac-Sibille, ou les médecins hospitaliers qui tiennent les services d'établissements petits ou grands, connaissent des situations difficiles. Des décisions ont déjà été prises pour faire revenir des jeunes vers les métiers du soin, afin de résoudre le problème démographique de la profession, qui est essentiel.
Tous les débats sur le conventionnement sélectif et les autres mesures similaires concernant l'installation des médecins trouveraient leur cohérence si des forces vives médicales, des jeunes, entraient en nombre dans la profession et qu'il fallait les répartir sur le territoire – soit que nous les forcions, soit que nous dialoguions avec les professionnels, ces outils nous aideraient alors à éviter les erreurs du passé, qui ont conduit à une concentration des forces médicales, et à harmoniser leur répartition. Mais ce n'est pas le cas actuellement.
Nous traversons – pardon pour cette expression qui vous paraîtra singulière – une période de basses eaux. Peu de soignants achèvent leurs études et il faut les gagner à nos réformes. Les mesures que vous proposez me semblent donc totalement inadaptées à la crise actuelle. Avis défavorable.