Si vous examinez les chiffres, que je tiens à votre disposition, l'État ne perd pas d'argent quand il forme ses médecins, il en économise au contraire puisque, par la suite, des médecins travaillent au sein de l'hôpital public – et vous savez tous qu'ils sont essentiels.
J'ai par ailleurs entendu des comparaisons internationales : la situation de l'autre côté de la frontière serait extraordinaire, les médecins pourraient faire plein de choses. Je vous invite à lire le rapport de la Drees de décembre 2021 car il est, en la matière, édifiant. Les comparaisons internationales sont régionales, ce qui ne change rien à l'existence de déserts médicaux à l'échelon infrarégional. Autrement dit, ces données ne nous apportent rien. Au cours de la discussion générale, j'ai entendu parler de l'Allemagne dont nous devrions imiter le modèle. Savez-vous comment il fonctionne ? Il prévoit un médecin pour 1 627 patients. Au-delà, on considère que le territoire est sous-doté.
Appliquons donc ce système à la France : deux départements seulement seront sous-dotés – Mayotte et Wallis-et-Futuna. Tous les autres seront considérés comme surdotés. Selon le modèle allemand, on est en effet sous-doté en dessous de 60 médecins pour 100 000 habitants. Or même en Mayenne, monsieur Garot, le ratio est de 90 médecins pour 100 000 habitants.