On touche ici du doigt le fondement de la proposition de loi Valletoux, dont l'article 1er consiste, globalement, à ajouter une surcharge administrative que personne – ni les patients, ni les professionnels de santé – ne souhaite, et surtout à faire le lit d'une coercition déguisée. Ouvrir la voie vers une telle évolution à travers un amendement de déconventionnement reviendrait à instaurer une médecine à deux vitesses : les patients suffisamment aisés pour payer des médecins déconventionnés continueront de les consulter, sans que cela ne règle aucunement les problèmes causés par la démographie médicale et surtout par sa répartition.
Aux collègues qui estiment que les mesures incitatives prises depuis des années n'ont produit aucun effet, je rappelle simplement que le monde a changé, que les générations de médecins ont évolué, que le rapport au travail n'est plus le même et que la crise sanitaire est passée par là. Je crains qu'en adoptant une telle disposition, nous prenions surtout le risque d'inciter les médecins à retirer leur plaque, à se déconventionner, et à se détourner de la pratique libérale. Soyons raisonnables : ce n'est pas par la coercition que nous parviendrons à résoudre les problèmes.