Il est trop simpliste de regretter les 10 points de PIB d'augmentation de la dette publique depuis mars 2020. Certains instituts, comme le Centre pour la recherche économique et ses applications (CEPREMAP), ont même indiqué que sans les mesures d'urgence et de soutien à l'activité prises par le Gouvernement et la majorité présidentielle depuis le début de la crise, la baisse du PIB aurait été de 37 points et que, compte tenu de l'effondrement de pans entiers de notre économie, le ratio de la dette aurait pu atteindre 145 % du PIB, avec des conséquences à très court terme sur la soutenabilité de nos politiques et de notre dette publique. Il fallait faire le « quoi qu'il en coûte », et nous n'avons pas à le regretter.
J'en viens aux perspectives dressées par le programme de stabilité. Je voudrais, en premier lieu, répondre à certaines appréhensions qui ont été exprimées ici ou là. Les hypothèses de croissance potentielle sur lesquelles se fonde ce programme sont, certes, plus optimistes. Mais rassurez-vous, chers collègues : 1,35 %, soit le niveau de 2019, ce n'est pas 2 ou 4 % ; ce 1,35 % de croissance est largement accessible si nous continuons nos efforts – car, contrairement à ce que j'ai pu entendre, nous ne pensons pas que le chemin sera un long fleuve tranquille. Cette croissance potentielle est, je le répète, accessible grâce aux importants investissements d'avenir que nous avons consentis depuis deux ans et que nous comptons bien intensifier, comme en témoigne l'ambition du plan France 2030.
Nous pensons que l'économie française n'est pas à son optimum et qu'il faut continuer à la réformer : une réforme pour un système de retraite plus équitable et plus soutenable est nécessaire, et nous espérons qu'elle aura un effet très positif sur la croissance potentielle.