Comme vous le savez, le débat sur le programme de stabilité fait office de débat d'orientation des finances publiques ; nous appliquons ainsi, avec un peu d'avance, la loi organique Woerth-Saint-Martin. Ce rendez-vous annuel clairement défini, destiné à faire le point sur la situation et les perspectives des finances publiques, me semble être une bonne manière de fonctionner.
Je voudrais commencer par revenir sur le programme de stabilité présenté en avril 2021, pour effectuer une comparaison avec le présent programme. En avril 2021, la récession pour 2020 était estimée à 8,2 %. La croissance pour 2021 ne devait s'élever qu'à 5 % et le solde public, en conséquence, était estimé à – 9 %, avec une très légère amélioration à – 5,3 % en 2022. La dette publique devait, quant à elle, dépasser 115 % du PIB à la fin de l'année 2021 et osciller autour de cette valeur à l'horizon 2027. Pourtant, en 2021, la croissance a atteint un niveau historique de 6,8 % ; le solde public est inférieur de 2,6 points à la prévision et la dette, dont on craignait qu'elle augmente de 2 points de PIB, baisse dans les mêmes proportions. Force est de reconnaître que les hypothèses retenues étaient plutôt pessimistes, faisant mentir les critiques souvent faites aux différents gouvernements.
Ces bons résultats sont le fruit des politiques menées au cours des cinq dernières années, qu'elles soient structurelles – notamment s'agissant du marché de l'emploi et de la formation professionnelle – ou conjoncturelles, comme en témoignent les mesures d'urgence prises à partir du mois de mars 2020. Plus encore, le plan France relance investit 100 milliards d'euros pour relever les grands défis de la société française de demain, avec trois enjeux majeurs : l'inclusion sociale, la compétitivité et – parce que nous voyons l'éléphant au milieu de la pièce – la conversion écologique de notre modèle de développement.