La situation est hors de contrôle, notre système de santé est à bout de souffle. C'est malheureusement la conséquence de l'absence de vision des gouvernements successifs. Mais qu'attend-on pour agir ? Les Français en ont plus qu'assez d'entendre toujours les mêmes discours, pleins d'espoir et de promesses. Ils les écoutent depuis des années mais constatent que rien ne change. Au contraire, leur désespoir augmente et les promesses semblent toujours plus illusoires. L'accès aux soins est de plus en plus difficile. Il est urgent de passer aux actes.
Aujourd'hui, plus de 30 % de la population française vit dans un désert médical ; 11 % des Français n'ont pas de médecin traitant ; 45 % des médecins généralistes présentent des symptômes de burn-out. Enfin, le nombre de généralistes a reculé de 1 % par an depuis 2017, selon un récent rapport du Sénat. Il semblerait même que ce mouvement aille s'accélérant, eu égard au vieillissement de la population des médecins généralistes. La situation est dramatique !
Que peut-on faire ? Voici quelques actions qu'il conviendrait d'entreprendre en urgence pour que les Français puissent se soigner au plus vite. Premièrement, la médecine générale ne doit pas être le parent pauvre des études de médecine. En sixième année, quand les étudiants doivent choisir leur spécialité, 40 % des postes sont réservés à la médecine générale, mais cette dernière peine à séduire. Cela ne fait que trois ans que les postes réservés à la médecine générale sont tous pourvus ; c'est bien mais c'est trop tard, quand on sait qu'il faut dix ans pour former un médecin. La médecine générale n'aurait jamais dû perdre ses lettres de noblesse. Il aurait en outre fallu supprimer beaucoup plus tôt le numerus clausus qui, selon les experts, a entraîné un déficit cumulé de 117 000 médecins en cinquante ans. Encore une fois, l'État a agi dans l'urgence, sans anticipation aucune. Je crains par ailleurs que l'interdiction de l'intérim médical en début de carrière, proposée par le présent texte, ne fasse que renforcer le problème. Il faudrait trouver un compromis entre le besoin de médecins pour l'accès aux soins et une rémunération juste.
Deuxièmement, je fais partie des élus qui pensaient que la régulation des médecins sur notre territoire était un atout pour que les Français puissent avoir un médecin traitant. Ç'aurait été un atout si nous n'étions pas aujourd'hui dans un contexte de crise démographique.