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Intervention de Philippe Vigier

Séance en hémicycle du lundi 12 juin 2023 à 21h30
Améliorer l'accès aux soins par l'engagement territorial des professionnels — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

Il me semble donc que la responsabilité de chacun est engagée. Partant de ce constat, nous devons avancer tous ensemble. Malheureusement, les chiffres ont la tête dure ; ils sont brutaux et indéniables.

L'organisation des professionnels de santé sur le territoire, qui est d'ailleurs l'objet de la proposition de loi transpartisane que nous avions déposée – à ce propos, je tiens à souligner une nouvelle fois l'état d'esprit qui a animé les membres du groupe de travail : si tout le monde n'a certes pas raison, faire des pas les uns vers les autres est le seul moyen d'évoluer –, a montré son efficacité, les fameuses CPTS couvrant désormais 34 % du territoire. Il faut aller plus vite, plus fort et plus loin pour poursuivre dans cette voie, donner des moyens aux professionnels de santé et leur épargner la suradministration qui caractérise le système et dont chacun ici, notamment Mme la ministre déléguée, a bien conscience : de grâce, simplifions-leur la vie !

Les délégations de tâches sont désormais encouragées, grâce à la loi Rist que nous avons adoptée dernièrement. Si les médecins sont la clef de voûte du système de santé, ils travaillent en équipe, comme c'est d'ailleurs le cas dans tous les autres métiers. Permettre aux patients d'accéder directement à certains professionnels facilitera les choses. Plus largement, redonner du temps médical aux médecins est indispensable : si nous ne le faisons pas, dès lors que le nombre d'heures travaillées par les médecins est moins élevé qu'il y a quarante ans alors même que la population a augmenté et que 82 % des Français ont vu un médecin l'année dernière, nous allons au-devant de grandes difficultés.

Ce constat implique également de renforcer l'attractivité de ces métiers. C'est la position que nous défendons. À cet égard, le fait que M. le ministre ait prolongé les contrats d'engagement de service public défendus par Marisol Touraine est une très bonne chose. Il faut aller plus loin. Jean-François Rousset évoque fréquemment les internats au sein desquels les formateurs s'efforcent de sensibiliser les jeunes afin qu'ils embrassent les carrières médicales. Dans le même état d'esprit, nous souhaitons que soient un jour créées des écoles des métiers de la santé, car c'est précisément à un très jeune âge que cette sensibilisation doit intervenir.

S'agissant des soins non programmés et de la permanence des soins, reconnaissons-le : il y a vingt ans, nous avons tout lâché. Or on ne peut pas déplorer que les hôpitaux soient surchargés tout en admettant que la prise en charge par la médecine de ville s'arrête à partir de dix-neuf heures et que plus rien ne s'y passe. Il faut donc trouver un moyen d'agir. Je le dis toutefois aux représentants du Gouvernement, les rémunérations issues des négociations relatives à la nouvelle convention médicale ne sont pas satisfaisantes : les médecins doivent être rémunérés convenablement. Peut-être m'est-il plus facile de le dire qu'à vous, mais un praticien qui accepte de recevoir un nouveau patient dans le cadre de soins non programmés devra lui consacrer un temps de consultation bien plus long qu'à un patient qu'il a l'habitude de soigner et dont il connaît le dossier médical.

Je tiens également à saluer l'action entreprise concernant les Padhue. À notre collègue du Rassemblement national, M. Frappé, je rappelle d'ailleurs qu'en supprimant les Padhue, qui font tourner les hôpitaux depuis tant d'années, nous renoncerions à tout !

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