Dans un contexte de mondialisation et de libre-échange dérégulé que nous avons toujours dénoncé au Rassemblement national, nos industries et agriculteurs doivent faire face à une concurrence déloyale qui provoque leur ruine. Les différences de salaires, de protection sociale, de normes sanitaires et souvent l'absence de formes écologiques dans les pays avec lesquels nous avions des accords commerciaux, les affaiblissent toujours plus.
S'il est souhaitable de protéger voire de restaurer la nature, il faut le faire dans le cadre d'une politique générale et cohérente incluant tous les aspects sociaux, économiques et territoriaux. C'est cette prise de conscience que nous saluons, qui conduit l'Europe à demander l'application de mesures « miroir ». De plus, le gouvernement français a demandé l'arrêt des réglementations européennes en matière environnementale, comme le programme de restauration de la nature. Finalement, vous reconnaissez implicitement la nécessité d'un protectionnisme pour notre économie. C'est aussi la raison pour laquelle la commission de l'agriculture et du développement rural (AGRI) du Parlement européen a soutenu hier à une large majorité, des amendements de rejet concernant cette proposition législative. Cette large coalition incluant des députés Renaissance et du Rassemblement national a conduit à un vote qui doit interpeller la Commission européenne qui a fait la sourde d'oreille à l'ensemble de nos préoccupations selon les mots-mêmes de la commission AGRI.
En effet, certains objectifs de ce projet sont hors-sols et nous les dénonçons comme tels. Nous présentons donc des amendements en ce sens et attendons que la majorité ici présente les soutiennent en cohérence avec ses collègues du Parlement européen.
L'objectif de libérer 25 000 km de rivière de toutes barrières artificielles mérite d'être reformulé car il menace les bâtiments historiques qui font partie de notre patrimoine culturel et paysager. L'objectif de planter 3 milliards d'arbres supplémentaires se heurte au fait que la gestion des forêts est une prérogative des États membres et non de l'Union européenne.
En outre, ce projet prévoit la restauration de 10 % de la surface des terres agricoles de l'Union. Cet objectif menace directement les impératifs de sécurité alimentaire français et européens et inquiète le gouvernement comme nous l'a affirmé ce matin M. le Ministre Olivier Becht en commission des Affaires étrangères qui a déclaré suivre de très près ce sujet.
Nous devons protéger voire même restaurer notre environnement, notre patrimoine culturel qui a été dégradé, pollué et altéré. Cependant ces objectifs louables doivent s'inscrire dans une politique générale qui ne doit pas nuire à la France et doit appartenir à une réalité française. L'appauvrissement général provoqué par un projet irréaliste et inadapté nous priverait des moyens qui nous permettent de protéger notre pays.
Si nos amendements ne sont pas adoptés, nous ne voyons pas comment nous pourrons soutenir cet avis politique.