Nous essayons de réorganiser le système de santé dans sa globalité. On ne peut pas traiter isolément la médecine libérale, les établissements privés ou les centres hospitaliers : les autres éléments de l'ensemble en subiraient inévitablement les conséquences.
M. le rapporteur entrouvre la porte en voulant remettre en avant la permanence des soins. Certains médecins y participent déjà spontanément et se sont organisés en conséquence. Pour ma part, je ne suis pas du tout favorable à ce que l'organisation de cette permanence soit laissée à la main du directeur général de l'ARS. Nous en avons déjà fait l'expérience douloureuse, dans mon département, le 31 décembre, lorsque nous avons vu les réquisitions tomber : vous imaginez bien que les médecins n'ont pas passé le jour de l'an dans des conditions idéales. Mieux vaut faire confiance aux professionnels du territoire qu'à une administration éloignée de plusieurs centaines de kilomètres !
Comme M. Neuder l'a très bien expliqué, le médecin libéral exerçant dans un établissement soumis à la permanence des soins va démissionner, même si Stéphanie Rist a essayé de mettre un peu d'ordre sur la question des intérimaires, ou tout du moins quitter l'établissement s'il ne veut pas de contraintes le week-end. Je le répète, il faut aborder toutes ces questions de façon globale.
Enfin, ne racontons pas d'histoires à nos compatriotes : nous n'arriverons pas à organiser la permanence des soins sans financement dédié. Il est indispensable que ceux qui acceptent, à côté du suivi de leur patientèle, de dégager du temps pour participer à cette permanence voient leurs actes revalorisés. Ce serait du gagnant-gagnant, puisque cette solution permettrait d'éviter l'insupportable engorgement des hôpitaux.