Les propos de notre collègue Didier Martin sont pleins de bon sens. Une obligation étendue poserait un problème d'organisation. Un soignant de garde n'exerçant pas dans une structure hospitalière ne bénéficie pas de repos compensateur. Dès lors, si vous obligez des médecins libéraux à participer à la permanence des soins dans une clinique, ils fermeront leur cabinet le jour suivant : parce qu'ils auront assuré trois consultations en nuit profonde, ils perdront ainsi les cinquante consultations qu'ils avaient prévues le lendemain. Je ne suis pas sûr que l'offre de soins ait été augmentée !
M. Martin a aussi évoqué les centres de consultations non programmées et les organisations telles que SOS Médecins, que je connais bien – je leur ai rendu visite très récemment à Grenoble. Ces structures appellent notre attention sur la nécessaire revalorisation des visites à domicile, sans laquelle leur modèle économique ne pourra pas perdurer. Or, si aucun médecin n'assure plus de consultations à domicile, les patients concernés seront contraints de se rendre aux urgences, souvent avec un bon de transport en véhicule sanitaire léger ou en taxi. Aussi la revalorisation des visites à domicile favorisera-t-elle grandement l'offre de soins et évitera-t-elle des consultations aux urgences.