Ne pensons pas que l'hôpital bénéficiera des mesures de coercition, ou au contraire le secteur libéral : malheureusement, on n'en est plus là. La pénurie est telle que le seul risque que l'on prend en étant coercitif, c'est de dégoûter les jeunes professionnels. Veillons donc à ce que ceux-ci aient envie d'exercer leur métier. C'est quelque chose que les médecins de mon âge n'auraient jamais imaginé : quand on avait fait douze ans d'études, c'était pour exercer ! Je suis stupéfait de voir des jeunes qui ont fait dix ans d'études prêts à changer de métier en un claquement de doigts, tant la relation au travail a changé.
Monsieur Dharréville, la responsabilité de l'État est aussi d'assurer la formation des médecins, et je pense qu'on peut provoquer un choc en augmentant fortement les effectifs. Pour moi, la solution est numérique, elle ne passe pas par la coercition. Il faut supprimer le numerus apertus et instaurer des passerelles plus nombreuses avec les professions paramédicales pour disposer rapidement de médecins dans certaines filières.