Le sujet abordé par notre collègue nous mobilise tous.
Un peu plus de 1 500 pharmacies ont disparu en une décennie. Ce phénomène massif n'affecte pas dans les mêmes proportions toutes les communes, mais dénote un mouvement général de concentration. Ce mouvement ne résulte pas d'une mauvaise gestion : les propriétaires sont contraints de vendre à prix bradé à d'autres, qui acquièrent dès lors une situation de monopole. Le fait est que les trois quarts des pharmacies qui ferment ont un chiffre d'affaires inférieur à 1 million d'euros. L'équation est donc simple : les plus faibles sont rachetés par les plus gros. Dans de telles restructurations capitalistes, les taux de profit vont à l'encontre de la couverture des besoins en matière de santé sur l'ensemble du territoire.
En outre, la marge globale du secteur se maintient en dépit de la fermeture des pharmacies, ce qui montre que les gens se déplacent plus loin pour faire les mêmes achats qu'auparavant. Ce sont les clients qui supportent la contrainte.
Si l'on défend le principe selon lequel l'activité doit être régulée en fonction des besoins de santé publique, il faut lutter contre le phénomène de concentration.