Intervention de Jean-François Rousset

Réunion du lundi 5 juin 2023 à 16h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-François Rousset :

Nous partageons tous l'essentiel du diagnostic : l'offre médicale n'est pas suffisante. Chacun le constate dans sa circonscription, nous manquons de médecins et de soignants : 700 000 malades ayant une affection de longue durée n'ont pas de médecin ; 1 600 000 Français renoncent aux soins chaque année.

Jusqu'en 2018, le nombre de médecins formés était limité, tous les ans, par le numerus clausus. Après des années de tergiversations, nous l'avons supprimé. En 2021, 1 675 étudiants ont été admis en deuxième année de médecine, soit une augmentation de 24 % par rapport à 2018. Dans l'intervalle – entre le moment où nous avons supprimé le numerus clausus et le jour où ces jeunes médecins exerceront –, nous prenons toutes les mesures organisationnelles qui nous semblent adaptées. Nous souhaitons surtout éviter toute mesure contradictoire, en particulier celles qui entraîneraient une perte d'attractivité sur ces professions déjà en tension.

Tel est le cas de la régulation de l'installation. Selon un rapport du Sénat et selon la conclusion des travaux de la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), toutes les études internationales concluent à l'échec de ce type de mesure Pire, les dernières enquêtes sur les jeunes médecins nous indiquent qu'en cas de coercition, 10 % d'entre eux partiraient à l'étranger, et un grand nombre de ceux exerçant en France choisiraient d'aller vers des entreprises qui convoitent leurs compétences, par exemple les laboratoires. En tout cas, ils n'exerceront pas la médecine générale dans nos communes.

Il nous faut donc faire preuve de prudence. Vous le savez comme moi, les mesures faciles et évidentes sont rarement les plus efficaces. Elles font plaisir et donnent l'impression d'apporter une réponse rapide, mais une telle réponse aura des conséquences dramatiques, similaires à celles que nous subissons actuellement, depuis le vote du numerus clausus dans les années 1970. Nous, nous n'agissons ni sous le poids du corporatisme ni dans une logique démagogique. L'objectif de notre groupe est d'obtenir des résultats, pour retrouver le plus vite possible un maximum de médecins dans la commune. C'est pourquoi le groupe Renaissance votera cette proposition de loi.

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