Cette situation suscite, au sein des populations qui se sentent exclues, la légitimité de la violence, synonyme de la seule réponse possible à leurs yeux. Le discours de délégitimation des autorités politique apparaît plus important. Ce manque de confiance fragilise le tissu social.
À Mayotte, il existe un tel besoin de scolarisation qu'on y est allé presque à reculons. Dans les années 1980, les Mahorais aspiraient à quitter leur île et à s'installer à La Réunion, où ils étaient souvent mal reçus. Aujourd'hui, ils se sentent agressés par les Comoriens qui arrivent. Qu'avons-nous organisé pour permettre une meilleure fluidité de l'itinéraire de formation des jeunes et de leur parcours de mobilité ? Qu'en est-il d'une coopération effective avec les Comores pour éviter la migration ? Nous pouvons la voir comme une instrumentalisation par les autorités comoriennes, mais c'est aussi l'aspiration des gens dans leur idée de parcours de promotion sociale. Nous ne pouvons abstraire la question de la coopération avec les Comores pour comprendre le sujet de l'immigration. Les autorités comoriennes n'ont même pas besoin d'encourager les migrants à embarquer dans les kwasa-kwasa. Nous avons atteint un tel point de crispation qu'il est difficile de trouver une solution.