Nous retenons l'ensemble des personnes employées à un instant T, en reprenant les caractéristiques de l'Insee pour ne pas créer de catégories complémentaires. J'ai fait allusion à la situation de l'emploi dans la fonction publique. Il existe des précarités d'emploi en termes de conditions de travail, de statut de travail et d'emploi, mais aussi en termes de saisonnalité de l'emploi. Nous avons regardé aux Antilles l'héritage de l'économie de plantation, qui dépendait de périodes d'activité et d'inactivité. Au moment de la récolte, la main-d'œuvre se mobilisait, mais cessait toute activité une fois la récolte terminée. Il existait donc une situation de cyclicité au sein de cette population, entre des périodes de forte activité, qui n'était pas forcément déclarée, et des périodes d'inactivité, au cours desquelles il fallait se débrouiller. Cette situation se répète, mais dans des conditions de précarité nouvelles. Nous le voyons très concrètement dans le BTP. J'ai participé à une étude sur l'emploi illégal aux Antilles et nous pouvons y retrouver ce genre de situation. La précarité de l'emploi est un élément essentiel dans la constitution du paquet financier à partir duquel une famille peut se permettre, ou pas, d'apporter son soutien à la vie scolaire de l'enfant, voire son parcours universitaire. Cela ne signifie pas que toutes les personnes de conditions modestes n'ont pas la possibilité de permettre à leur enfant de rejoindre l'université. Il ne faut pas non plus tomber dans les clichés, les dynamiques individuelles restent importantes. Globalement, nous constatons quand même une situation de très forte inégalité liée à la précarité.