Aux Antilles d'abord, il existe une similitude forte entre la Martinique et la Guadeloupe. La réalité d'immigration y apparaît très importante. Dans notre enquête menée en 2010, seuls 9 ou 10 % de la population n'avait jamais quitté le département. À l'inverse, près de la moitié de la population avait connu aux Antilles ce qu'on appelle une migration durable. C'est le fait de partir non pas pour un simple voyage de vacances, mais avec un temps suffisamment long pour marquer la vie quotidienne des gens. Il peut s'agir d'aller suivre des études, de travailler, de s'installer avec sa famille. Cette migration durable a un effet majeur sur la composition de la société d'origine et constitue une nouvelle société dans le cadre de l'immigration. Certains sont revenus, ce que nous appelons dans notre jargon les « migrants retour ». Ils sont marqués dans le retour par leur expérience antérieure.