Le groupe Air France – KLM est un vecteur essentiel de connectivité des outre-mer dans l'ensemble des régions métropolitaines et de l'Europe, à travers une offre complète à destination d'Orly et par la mise en place de vols par le biais du hub de l'aéroport Charles-de-Gaulle (CDG). La compagnie est présente à La Réunion, aux Antilles et en Guyane depuis plus de 75 ans. Air France (AF) assure également une desserte régionale entre la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, ainsi que des vols depuis Pointe-à-Pitre vers Miami et Montréal visant à favoriser les échanges touristiques et économiques. Depuis le 5 mai, un vol hebdomadaire est également opéré entre Cayenne et Belém au Brésil. Pour Air France, l'outre-mer représente environ 15 % de son offre long-courrier. Cette proximité ne s'est pas démentie pendant la crise de la Covid-19 pendant laquelle Air France a assuré la continuité territoriale avec les départements d'outre-mer. Au plus fort du confinement, au printemps 2020, Air France a maintenu une activité entre un et deux vols hebdomadaires vers Pointe-à-Pitre, Fort-de-France, Cayenne et Saint-Denis de la Réunion, permettant ainsi l'acheminement de matériel médical pour faire face à la crise sanitaire, ainsi que du fret vital pour l'économie locale. La France a également préservé sa desserte de l'aéroport de Tokyo-Narita pour permettre les correspondances avec la Nouvelle-Calédonie tandis que la desserte de la Polynésie était assurée par Air Tahiti Nui.
Air France emploie directement plus de 600 personnes en outre-mer et selon une étude de l'école de commerce EM Strasbourg réalisée en 2013 et dirigée par Herbert Castéran, l'activité de la compagnie représente plus de 10 000 emplois directs, indirects et induits dans ces territoires et une contribution importante à l'économie locale. Nous sommes également présents pour soutenir le développement de l'économie locale en consacrant plus de 200 000 euros pour la création ou le maintien d'emplois dans le secteur de l'économie sociale et solidaire (ESS) à travers une convention de revitalisation avec les préfectures de plusieurs départements d'outre-mer.
Enfin, la fondation Air France a soutenu depuis 2018 plus de 50 projets dans les outre-mer, ce qui représente un investissement de près de 700 000 euros, notamment pour permettre l'accès à la culture pour les jeunes de quartiers défavorisés, pour lutter contre l'exclusion, les personnes en situation de handicap, ou encore en vue de conduire des actions de sensibilisation aux enjeux de l'océan et au développement durable. Nous sommes donc pleinement conscients de notre rôle de facteur de cohésion et de lien dans les territoires d'outre-mer au-delà de notre activité de desserte aérienne.
Je tiens à souligner la situation économique des compagnies qui s'est fortement dégradée ces derniers temps. La crise de la Covid-19 a eu un impact extrêmement lourd sur l'ensemble des acteurs de l'aérien. Les conséquences pour Air France-KLM sur le plan économique ont été significatives et durables avec une perte nette de 3,9 milliards d'euros en 2021, après des pertes de 7 milliards d'euros en 2020. Au premier trimestre 2023, AF perdait encore de l'argent avec un résultat net négatif de -228 millions d'euros.
Malgré la reprise du trafic, la situation d'Air France reste marquée par des fonds propres négatifs et une dette toujours significative de près de 10 milliards d'euros. Les compagnies restent dans un contexte fragile de sortie de crise et doivent faire face à des perspectives économiques globales très incertaines. Dans ce contexte économique très dégradé à la suite de la crise de la Covid-19, l'approche commerciale d'Air France sur les territoires d'outre-mer s'est adaptée aux évolutions dans un contexte opérationnel particulier de la crise de la Covid-19. Dans les départements d'outre-mer (DOM), Air France a modifié pendant la crise plusieurs fois ses capacités afin de répondre à la redistribution de la demande liée aux fermetures des frontières. Notre offre de l'hiver 2022 était plus importante qu'à l'hiver 2019 sur chacune des destinations, mais certes en recul par rapport à l'été 2022, notamment en raison de la réouverture des frontières et du réseau et le redéploiement de notre offre vers les marchés à forte demande.
Air France maintient une desserte depuis Orly et Charles-de-Gaulle vers Fort-de-France, Pointe-à-Pitre et La Réunion pour offrir un choix large à ses passagers et permettre une connectivité optimale vers la province française, tant Marseille, Nice et Toulouse par le biais de la navette à Orly que vers les autres aéroports français grâce à CDG comme Biarritz, Bordeaux, Lyon, Marseille, Nantes et bien sûr Cayenne.
La crise a de fait fortement impacté les compagnies. Nous maintenons somme toute notre desserte à travers Orly et CDG. Compte tenu des évolutions de capacités observées pendant cette période, il nous a semblé plus pertinent de comparer les niveaux tarifaires que nous avons aujourd'hui par rapport à la période pré-Covid-19, la période 2019.
Je soulignerai par ailleurs la spécificité de l'axe entre les territoires d'outre-mer et la France. Cette desserte entre l'Hexagone et les territoires d'outre-mer reste extrêmement concurrentielle. J'invoquerai le rapport de la délégation aux Outre-mer du Sénat sur la continuité territoriale outre-mer qui a été déposé le 30 mars par M. Guillaume Chevrollier et Mme Catherine Conconne, qui conclut à une très forte concurrence sur ce marché.
Je tiens d'autre part à insister sur le caractère extrêmement saisonnier de ce marché. Finalement, les marges que nous réalisons en outre-mer sont très en dessous de ce que nous constatons sur le reste de notre réseau long-courrier. Celles que nous dégageons dans les moins forts viennent compenser celles que nous avons dans les marges négatives que nous avons dans les moins faibles.
Au reste, il est vrai que depuis quelques mois, nous faisons face à une pression sur les tarifs. Un certain nombre de coûts augmentent au départ des DOM, dont le prix du kérosène qui a augmenté depuis 2022, une forte inflation sur les autres postes de dépenses, comme les coûts salariaux et les coûts d'assistance en escale ou des redevances portuaires et dans le cas d'Air France, le poids de la dette liée à la hausse des taux d'intérêt. Nos coûts ont significativement augmenté sur le réseau des Caraïbes et océan Indien.