Ma question était double, la supportabilité vient derrière et était la suivante : avez-vous pensé à changer d'indicateurs ? Ces indicateurs donnent certes un niveau d'objectivité, mais ne sont pas liés à la réalité économique des territoires en liaison avec la France hexagonale. Or, en l'absence de prise en compte des moyens budgétaires des territoires et de la taille du marché, je ne vois pas de quelle manière ces indicateurs peuvent être réalistes. Vous avez parlé de ressenti ; c'est plus qu'un ressenti. Pour une personne qui perçoit 1 500 euros mensuellement, qui a deux enfants et qui doit voyager une seule fois – et je ne vous demande même pas de regarder 2019, mais à partir de 2022 –, les prix des billets d'avion sont insupportables parce qu'ils ont plus que doublé entre 30 % et 50 %, voire presque 57 % d'augmentation. Sur un budget de 1 500 euros, au niveau le plus bas de l'année, le prix s'élève à 1 000 euros sans bagages. Vous ne voyagez pas sans bagages ; ce n'est pas un ressenti. Nous sommes donc enfermés sur un territoire au vu de l'impossibilité de voyager.
Je pense qu'il serait nécessaire de changer d'indicateurs. Vos indicateurs ont certes peut-être fonctionné dans un modèle d'une situation avant crise. À mon sens, la crise modifie la manière de percevoir la question du transport aérien dans des territoires enclavés comme le nôtre. En tant que structure d'État, vous avez ce regard d'autorisation, de licence, de contrôle et de sécurité, mais aussi de fiabilité. Je vous ai entendu affirmer que c'était le meilleur marché concurrentiel, mais ce n'est pas le cas ; nous comptions davantage de compagnies aériennes auparavant, le marché étant certainement exigu. Cependant, si les compagnies et les marchés étaient plus nombreux avant, c'est bien que le modèle pouvait être intéressant. Ce modèle n'est pas donc pas le meilleur contrairement à ce que vous affirmez.