Nous sommes en effet à un moment de bascule tout d'abord morale car la violence dont l'Ukraine est victime ne connaît aucune borne : les crimes de guerre, les exactions, les assassinats et les tortures dont les Ukrainiens sont victimes – parfois même ceux qui sont prisonniers, donc sous protection de la Russie – nous le rappellent, hélas, régulièrement.
C'est également une bascule sécuritaire. Ce conflit à nos portes concerne nos vies puisque ce sont notre défense, notre sécurité alimentaire et notre sécurité énergétique qui sont en jeu.
Face à cette réalité, dont la Russie de Vladimir Poutine a l'entière responsabilité, notre premier devoir est de soutenir l'Ukraine qui lutte pour sa souveraineté, pour son indépendance, en l'occurrence pour son destin européen et démocratique. Mais il s'agit aussi pour nous de défendre un ordre international fondé sur le droit, c'est-à-dire sur le respect de la charte des Nations unies, ce qui nous concerne tous. L'engagement de la France repose sur quatre piliers : un soutien politique, humanitaire et économique, qui passe par la reconnaissance du statut de candidat et des aides à hauteur de 2 milliards d'euros pour la France et de 9 milliards pour l'Union européenne ; un soutien militaire par la fourniture d'équipements qui démontrent leur utilité sur le théâtre des opérations, comme les canons dits CAESAR, pour camions équipés d'un système d'artillerie, ou encore les véhicules d'infanterie : la lutte contre l'impunité, notamment grâce à notre travail avec la Cour pénale internationale ; enfin, des sanctions strictes contre la Russie afin de perturber le financement de son effort de guerre. Cette politique, nous pouvons en être fiers en tant que Français, en particulier face à ceux qui voudraient, quelle indignité, placer la victime et le bourreau sur le même plan.