Il me paraît nécessaire de distinguer la question des conflits d'intérêts matériels de celle de l'indépendance. En effet, une indépendance idéologique semble difficile à atteindre, puisque la neutralité politique ne peut exister en économie. Michaël Zemmour vient par exemple d'entrer au HCFP – c'est une nomination qui me satisfait. Je ne préjuge pas de vos positions, qui peuvent d'ailleurs évoluer : M. Pisani-Ferry, qui était également conseiller du Président de la République, propose désormais de taxer les 10 % des plus riches afin de financer la transition écologique.
Je m'interroge d'abord sur la manière la plus pertinente d'évaluer notre dette. Notre base de comparaison ne devrait-elle pas être le pourcentage de PIB représenté par les intérêts de la dette ? D'après le programme de stabilité, ils s'établiraient à 2 % en 2027, contre 1,9 % aujourd'hui pour un total de 50 milliards d'euros.
Concernant la comparaison des déficits publics des différents pays européens et le respect des règles communautaires, ne faudrait-il pas corriger les critères intégrés dans les périmètres, qui varient selon les États ? Par exemple, les dépenses en matière de défense assurées par la France devraient être extraites de la dette pour garantir la pertinence des comparaisons car ce financement n'est pas utile qu'à notre seul pays. De la même manière, ne devrions-nous pas différencier ce qui relève du domaine public – en matière de santé ou d'éducation, par exemple – et ce qui est davantage dévolu au domaine privé ?
Enfin, comment intégrer la dette écologique à l'évaluation de l'état des finances publiques à l'avenir ?