Avec les programmes de la mission, on se trouve au cœur du réacteur. Politique sociale, formation : nos agents publics ont besoin de tout cela, de même que notre fonction publique a besoin de transformation – même si la principale transformation que les gens constatent est la disparition des services publics dans certains territoires, la création de France Services servant à pallier des carences de plus en plus criantes.
L'un des problèmes qui se posent, outre celui de la consommation des crédits, est le manque d'attractivité de la fonction publique. Deux points paraissent particulièrement importants à l'ancien directeur général des services que je suis. D'une part, la gestion des ressources humaines manque de souplesse et paraît même archaïque. D'autre part, vous avez parlé de « performance », et je crois qu'il ne faut pas avoir peur d'utiliser ce mot.
L'Institut national du service public (INSP), qui a succédé à l'ENA tout en coûtant 20 % plus cher, a été enfanté dans la douleur. Deux ans après, quel bilan peut-on en tirer ? En quoi est-il plus pertinent que l'ENA ? Vous avez parlé d'une école d'application de très haut niveau, mais c'était déjà le cas de l'ENA. Ne s'agit-il pas d'une mesure cosmétique ?
S'agissant de la direction internationale du numérique (Dinum), les tensions et difficultés rencontrées à la fin 2021 en matière de ressources humaines et de management ont-elles été surmontées ? La Cour des comptes déplore le manque d'indicateurs mesurant l'impact concret du numérique sur les usagers. Une évaluation va-t-elle être menée ? Il ne faudrait pas que la dématérialisation aboutisse à la déshumanisation.
Enfin, pour ce qui concerne les cités administratives, certains projets sont passés à la trappe. D'autres vont-ils être sacrifiés du fait de la hausse des coûts de construction ?