Je retiens notamment de votre présentation que les salaires réels et le pouvoir d'achat ont reculé depuis 2019. Comme nous le répétons inlassablement, il faudrait une hausse des salaires.
La crise Covid a percuté plus fortement la France que le reste de la zone euro. Depuis, notre rattrapage est moins rapide que celui de nos voisins européens. Selon vous, quels sont les facteurs explicatifs de cette différence ? S'agit-il de choix politiques différents et si tel est le cas, lesquels ? S'agit-il de différences plus structurelles ? Dans le même ordre d'idées, la zone euro marque un retard par rapport aux États-Unis. Pouvez-vous nous dire pourquoi ?
Ensuite, en 2022 et 2023, la croissance a été uniquement tirée par les entreprises, qui ont accumulé des stocks. Dans une note récente, vous indiquiez qu'il s'agissait là de la plus forte augmentation enregistrée depuis cinquante ans. Le commerce extérieur est morne et la consommation des ménages atone, compte tenu de l'effondrement de leur pouvoir d'achat. Doit-on en déduire que la politique actuelle du Gouvernement soutient artificiellement des entreprises qui produisent mais que ces biens ne sont pas assez consommés et s'entassent dans des entrepôts ? Si tel est le cas, combien de temps une telle politique peut-elle durer ?
Par ailleurs, vous avez évoqué un risque de crise bancaire. Quel scénario avez-vous en tête et comment l'éviter ? Vous avez en outre détaillé les secteurs qui participent le plus à la chute de notre balance commerciale, c'est-à-dire les matériels de transport et les biens d'équipement. Quelle en est la cause ?
Enfin, je constate qu'une part substantielle de l'évolution de l'emploi est portée par le développement de l'apprentissage. Pouvez-vous estimer à quel point celui-ci s'est substitué à des créations d'emplois plus pérennes ?