Je vous remercie pour la grande clarté de votre exposé, particulièrement éclairant. Vos prévisions d'inflation pour la France en 2023 sont parmi les plus élevées de tous les organismes de prévision économique. Le gouvernement et la Banque de France tablent sur une inflation se rapprochant de 5 % pour 2023 mais l'OFCE l'estime à un niveau oscillant entre 5,5 et 6 %. Dans le détail, vous estimez que cette inflation devrait être portée en grande partie par les composantes hors énergie et alimentaire. Pourquoi tablez-vous sur des estimations d'inflation aussi élevées ? Quelles sont les composantes de cette inflation hors prix des produits énergétiques et alimentaires ? J'ai rencontré hier le président de Coop de France et il m'indiquait par exemple que l'inflation alimentaire était faussée par l'inclusion des produits d'entretien et des cosmétiques dans son panier. Est-ce le cas ?
Par ailleurs, en tant qu'ancien de Business France, je regarde toujours avec un intérêt particulier les chiffres de nos échanges économiques internationaux. La France est depuis quatre ans la première destination européenne des investissements directs étrangers. Mais des signaux d'alerte persistent sur notre balance commerciale, à l'image de la perte de 3 points de PIB entre 2021 et 2022. Évidemment, l'enjeu énergétique est patent d'un point de vue conjoncturel.
Cependant, la tendance baissière est à l'œuvre depuis trente ans. Que suggéreriez-vous pour inverser cette tendance ? Nous avons bien compris que la baisse du coût des approvisionnements et la reprise dans l'aéronautique entraîneront mécaniquement une amélioration immédiate du déficit commercial dès 2023. Enfin, ces IDE participent à la réindustrialisation progressive de la France et contribuent à notre croissance et à la création d'emplois. Ne pourraient-ils pas contrer ou au moins équilibrer votre prévision de retournement de la trajectoire du chômage en fin d'année ?