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Intervention de Marianne Maximi

Réunion du mercredi 17 mai 2023 à 9h05
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarianne Maximi :

En vous écoutant et en lisant votre document, on constate que les chiffres invalident les prévisions du Gouvernement. On observe également que la stratégie du Gouvernement entraîne une chute de la productivité et de la qualité des emplois créés. En outre, le marché de l'emploi est conduit à se dégrader en 2023 et en 2024, les ménages sont clairement sacrifiés sur l'autel de l'inflation et les salaires réels devraient connaître une baisse de 1,3 % en 2023.

Puisque l'inflation frappe particulièrement les plus pauvres, qu'elle n'est pas nourrie par une boucle prix-salaires et que la consommation des ménages pèse négativement sur la croissance du PIB, une politique de hausse des salaires pérenne vous semble-t-elle pertinente pour permettre un redémarrage de l'économie ?

Je souhaite également connaître votre avis sur les dernières annonces du Président de la République, qui portent notamment sur les promesses de baisse d'impôts à hauteur de 2 milliards d'euros pour la « classe moyenne ». À cet égard, je ne sais pas qui est en mesure de définir la classe moyenne dont nous parle le Président. Ensuite et surtout, le président du Haut conseil des finances publiques et le gouverneur de la Banque de la France ont indiqué à plusieurs reprises qu'il fallait mettre un terme à cette course à la baisse des impôts, quand elle n'est pas compensée par une hausse d'autres impôts. De fait, cette baisse a nécessairement des conséquences sur les finances publiques et le budget de l'État.

Nous voyons bien que le Président cherche à éteindre l'incendie nourri par les conséquences de l'inflation et à tourner la page de la réforme des retraites. Je crois que l'OFCE a par ailleurs calculé que cette annonce se traduirait par 100 à 200 euros supplémentaires par an pour les ménages de la classe moyenne, ce qui est bien peu par rapport aux surcoûts engendrés par l'inflation. En outre, ces deux milliards doivent être mis en rapport avec les 60 milliards qui ont été donnés aux plus riches et aux plus grandes entreprises.

Je rappelle que la suppression de l'impôt sur la fortune et l'établissement de la flat tax ont coûté 5 milliards d'euros, au bénéfice des plus riches. De même, la suppression de la taxe d'habitation a porté sur 12 milliards d'euros, dont huit sont captés par les 20 % les plus riches. La suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) correspond quant à elle à 16 milliards d'euros, captés par les grandes entreprises.

Enfin, Emmanuel Macron a tout de même précisé lors de son intervention que cette baisse d'impôt serait possible lorsque la trajectoire budgétaire le permettrait. Pensez-vous que ce moment aura réellement lieu ?

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