Nous accordons toujours un grand intérêt aux travaux de l'OFCE. Je retiens de votre présentation quelques éléments encourageants. L'économie française redémarre aujourd'hui, même si cela peut paraître lent. Vous avez souligné le niveau important de l'investissement des entreprises et la résistance de l'emploi dans notre pays. En outre, le déficit reculera dans les trois prochaines années. Vous indiquez que les salaires ont augmenté de plus de 5 % en 2022 et vous projetez qu'ils augmenteront de 5,6 % en 2023 et de 4,9 % en 2024.
La politique monétaire s'est considérablement resserrée depuis un an et le débat au sein du conseil des gouverneurs de la BCE porte actuellement sur le principe et le timing de la fin du resserrement. Considérez-vous que la transmission à notre économie de la politique monétaire plus restrictive de la BCE soit acquise ? Que lui reste-t-il à faire selon vous pour atteindre ses objectifs en matière d'inflation sans risquer une récession généralisée de notre économie ?
Ensuite, vous anticipez une hausse modérée mais effective du taux de chômage d'ici la fin de l'année 2024. Ce taux resterait néanmoins inférieur à 8 %. Le marché du travail a plutôt bien résisté depuis quatre ans. Quels sont les sous-jacents qui vous font penser que le chômage va malgré tout augmenter dans les prochains trimestres ?
De plus, vous montrez une augmentation des salaires moyens assez proche de l'inflation. Votre note précise que le salaire moyen s'est accru de 5,6 % et l'inflation de 5,2 % en 2022. Vous prévoyez une augmentation des salaires de 5,6 % en 2023 et de 4,9 % en 2024 contre une hausse de l'inflation comprise entre 5,5 % et 6,5 % en 2023 et de 3 % en 2024. Certes, les écarts varient selon les foyers, mais l'on peut considérer que les ordres de grandeur sont assez proches. En revanche, les perceptions, notamment en matière de pouvoir d'achat, ne sont pas de cet ordre. Quel est votre éclairage à ce sujet ?
Enfin, vos prévisions sur le niveau des finances publiques sont un peu plus optimistes que celles du Gouvernement. Pouvez-vous nous en détailler les raisons ? Par ailleurs, quel est le niveau de la croissance potentielle aujourd'hui en France selon vous ? Quelles sont vos préconisations de politique économique pour la renforcer ?