Nous nous éloignons considérablement du champ des articles délégués à la commission des finances.
Sur le fond, je suis en désaccord avec votre proposition. Le code forestier confie déjà à l'État le rôle de « veiller à l'adaptation des essences forestières au milieu, en prenant en compte la problématique du changement climatique afin de favoriser la résilience des forêts en mobilisant l'ensemble des techniques sylvicoles, notamment la diversification des essences, [et] au maintien de l'équilibre et de la diversité biologiques ». La forêt française est riche de sa diversité. Le stock de bois sur pied se répartit entre environ 64 % de feuillus et 36 % de résineux. L'Institut national de l'information géographique et forestière (IGN) recense 146 espèces, dont 4 représentent la moitié du volume de bois sur pied ; l'Allemagne ne possède que 51 espèces et la Suède 26. Loin de certains fantasmes sur une majorité de surfaces uniquement peuplées de dangereux résineux, les peuplements monospécifiques ou mélangés sont équilibrés : 7,4 et 7,3 millions d'hectares.
Tout en encourageant la diversification, utile face au feu et au défi climatique, il faut faire montre de pragmatisme et laisser les plantations s'adapter aux spécificités de chaque terrain, sans imposer une vision unique dans la loi.