Pour ma part, je ne suis pas frappé d'amnésie. Je n'ai pas d'élément factuel sur cet arrêté des Bouches-du-Rhône.
Il faut néanmoins se rappeler qu'Uber est intervenu sur les plans médiatique, intellectuel, politique, mais aussi culturel, y compris après le vote de la loi.
J'avais indiqué fin 2016 qu'il fallait être vigilant sur l'application de la loi. Alors qu'elle avait été votée à l'unanimité au Parlement, il a fallu cinq ans pour que les derniers arrêtés soient publiés. J'ai été obligé de manifester devant le ministère des Transports pour demander l'application de la loi. Est-ce normal ?
Lorsque j'ai rencontré Mme Borne après le renouvellement de la législature en 2017-2018, elle m'a assuré qu'elle agirait pour que les décrets soient publiés. Elle m'a cependant prévenu d'un blocage au sein du ministère du Travail.
À cette époque, je suis intégré à la commission T3P en tant qu'expert. Je l'ai quittée en 2019 car je considérais que je n'avais pas à légitimer la faillite de l'État et la démission politique qui consistait à ne pas appliquer une loi pourtant votée à l'unanimité.
Pendant cinq ans, les décrets ont été pris petit à petit à l'issue de longs combats et de manifestations. Cela montre bien que le combat n'était pas terminé.
La « loi LOM » (loi d'orientation des mobilités) intégrait d'ailleurs un amendement sur le sujet, tout comme la « loi Travail » de l'époque et son article 27 bis qui remettait en cause la requalification possible des indépendants en salariés. J'ai néanmoins obtenu le retrait de cet article.
Uber a poussé tous les feux, partout. Uber a essayé d'influencer toutes les sphères d'action possibles pour intervenir à tous les niveaux. Par conséquent, il ne serait pas étonnant qu'Uber soit intervenu au sujet de cet arrêté en préfecture ou dans d'autres domaines bien nombreux.