Ma question s'adresse à Mme la ministre des affaires étrangères. Cette nuit, en Ukraine, un sabotage a partiellement détruit une infrastructure civile majeure : le barrage hydroélectrique de Kakhovka. À l'instant où je vous parle, les conséquences de ce crime de guerre sont déjà tragiques : des villes et villages engloutis par les eaux, des dizaines de milliers d'Ukrainiens luttant pour leur survie, la centrale de Zaporijia, menacée de surchauffe, surveillée de très près par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), enfin la perspective, dans plusieurs régions, d'une catastrophe écologique sans précédent. Madame la ministre, pourriez-vous nous communiquer les dernières informations dont vous disposez ? Avons-nous une idée précise de l'aide d'urgence que notre pays pourrait apporter à nos amis ukrainiens ?
Cet événement nous rappelle que Vladimir Poutine crée le chaos qu'il avait annoncé, recourant systématiquement à la terreur, à la politique de la terre brûlée – ou plutôt, ici, inondée. Au seizième mois d'un conflit de haute intensité qui s'enlise, s'élargit, connaît une constante escalade des destructions et des menaces, nous allons de sidération en sidération. Par la voix du président du Conseil européen, Charles Michel, l'Union européenne a affirmé ce matin que la Russie devrait rendre des comptes. Dans ce contexte effrayant, pourriez-vous nous préciser, madame la ministre, si la France compte prendre de nouvelles initiatives diplomatiques visant à dénoncer l'action criminelle de la Russie et à la placer face à ses responsabilités devant l'histoire ?