Monsieur le ministre délégué chargé de l'industrie, monsieur le ministre de la santé et de la prévention, vous déclariez le 3 février dernier dans un communiqué commun que « la mobilisation du Gouvernement est totale pour préserver l'accès des Français aux médicaments sur l'ensemble du territoire ». Le 13 avril, la direction de Sanofi annonçait la suppression de 135 postes dans deux de ses usines françaises – 70 à Aramon dans le Gard, et 65 à Sisteron, dans ma circonscription des Alpes-de-Haute-Provence, où cela représente plus de 10 % des effectifs. D'ailleurs, un bâtiment de production du site de Sisteron devrait être tout bonnement rasé.
Ces décisions, qui font suite aux 265 suppressions de postes sur le site de production de vaccins de Marcy-l'Étoile, s'inscrivent dans une stratégie de long terme de Sanofi tendant à démanteler sa filière de production de principes actifs. Cette stratégie prévoit, d'ici à 2025, la vente – et donc l'abandon – de la production de 400 molécules jugées trop peu rentables. Car, pour Sanofi, la rentabilité ne passe pas par l'intérêt des patients, mais par la garantie de faire plus de 30 % de marge – sans quoi, on vend !
Or, ces quinze dernières années, Sanofi a touché plus de 1,5 milliard d'euros d'argent public sous forme de crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) ou de crédit d'impôt recherche (CIR). Dans le même temps, l'entreprise supprimait pourtant 7 700 postes – dont près de la moitié des postes de chercheurs –, fermait seize sites en France et versait plus de 30 milliards d'euros de dividendes à ses actionnaires.
Monsieur le ministre délégué chargé de l'industrie, que comptez-vous faire pour empêcher la direction de Sanofi de détruire des emplois et de sacrifier un outil industriel essentiel à notre pays sur l'autel des superprofits ?