Vous avez mentionné le comité ressource en eau qui s'est tenu le 24 mai. À cette occasion, la préfecture du Gard a confirmé l'état de crise pour la Cèze et d'alerte renforcée pour le Vidourle et le Gardon. Plus largement, elle a rappelé quelles étaient les zones concernées par l'alerte, l'alerte renforcée et elle a pris un nouvel arrêté-cadre sécheresse.
Nous reviendrons bientôt sur la situation locale, compte tenu des enjeux particuliers du dérèglement climatique en Camargue : un rapport bientôt achevé examine comment ses manifestations, notamment la salinisation qui affecte particulièrement ce territoire, doivent être prises en compte, afin de l'accompagner.
Votre question va au-delà : vous soulevez le problème de l'adaptation de notre système assurantiel aux bouleversements engendrés par le dérèglement climatique. Il est au cœur de la stratégie d'adaptation de la France à une hausse de 4 degrés – stratégie lancée il y a quelques semaines.
Au nombre des chantiers auxquels nous travaillerons au cours des mois qui viennent, on compte la révision des référentiels techniques. Nous aborderons la question du rythme de ce qu'on appelait par le passé les catastrophes naturelles, qui, si elles se multiplient – on pense au retrait-gonflement de l'argile, aux difficultés rencontrées sur les terres de récolte –, nécessiteront une refonte des référentiels du système assurantiel, qui relève de la planification.
Nous nous battons pour diminuer nos émissions de gaz à effet de serre ; nous avons de nouveau respecté nos quotas carbone en 2022. Dans le même temps, compte tenu du fait que, comme le montre le Giec, le monde n'est pas sur la bonne trajectoire, nous nous battons pour nous préparer aux conséquences d'un réchauffement qui a déjà commencé et dont nous devons anticiper l'intensification. Cela requiert du travail, de la constance et de la cohérence. Il faut aussi se garder des formules toutes faites – et c'est pourquoi je vous remercie de l'esprit dans lequel vous avez posé votre question.