Monsieur Benoit, je vous remercie pour votre implication dans ce dossier qui, s'il ne concerne pas spécifiquement votre circonscription, revêt une importance certaine pour votre département. Le projet de construction auquel vous faites référence, à Liffré, était, sur le plan environnemental, complexe : existence de zones humides, présence de trente-six espèces protégées et enjeux relatifs à la consommation et à la réutilisation de l'eau. Tous ces obstacles ont été levés, notamment, je dois le reconnaître, grâce aux efforts de l'industriel qui a accepté de diminuer la consommation d'eau entraînée par son projet, mais aussi grâce aux efforts des services de l'État, qui sont parvenus à réduire à treize mois le délai de délivrance des autorisations administratives. Cette durée est certes supérieure à neuf mois, c'est-à-dire à l'objectif que nous fixerons dans le cadre du projet de loi relatif à l'industrie verte que j'aurai l'honneur de défendre avec Bruno Le Maire, mais elle est inférieure au délai moyen de dix-sept mois.
La délivrance de l'autorisation environnementale en juillet 2022 a suscité plusieurs recours non suspensifs. L'un d'entre eux a déjà été rejeté mais il en reste quatre. Pour cette raison, Louis Le Duff a décidé d'abandonner le projet et de construire l'usine ailleurs, ce que je regrette. Nous avons échangé avec ses équipes ; je n'ai pas encore eu l'occasion de m'entretenir personnellement avec lui, mais je me tiens à sa disposition pour tirer toutes les leçons de cette expérience et pour examiner ensemble d'autres projets potentiels – car la France, la Bretagne et même l'Ille-et-Villaine ne manquent pas d'espace.
Cela dit, je tiens à souligner que l'abandon du projet Bridor est l'exception qui confirme la règle de la réindustrialisation. Pour un projet Bridor abandonné, il se trouve une usine Automotive Cells Company (ACC) inaugurée le 30 mai dans le Pas-de-Calais, un projet d'usine Holosolis à Hambach en Moselle, ou encore un projet d'usine STMicroelectronics à Crolles en Isère, confirmé hier par Bruno Le Maire. Reste que nous devons nous montrer encore plus efficaces dans notre réindustrialisation de la France : je vous engage donc à examiner, dans le cadre du projet de loi relatif à l'industrie verte, la question des recours et d'une possible amélioration des procédures.