Avec Parcoursup, vous privez la jeunesse du droit de poursuivre des études supérieures en organisant la sélection, ce qui génère stress et angoisse non seulement chez les élèves, mais aussi chez les parents et les enseignants.
Depuis mercredi dernier, les lycéens ont accès aux premiers résultats : pour ceux qui ont obtenu la formation de leur choix, c'est le soulagement et la fin des incertitudes ; pour les autres, en revanche, qui devront attendre plusieurs mois avant de recevoir une réponse définitive, l'angoisse s'intensifie de jour en jour. Certains renoncent donc à trouver une place dans le public et quittent la plateforme, pour s'inscrire dans des formations privées à la qualité parfois douteuse, vous le savez, madame la ministre.
L'an dernier, plus de 100 000 jeunes sont ainsi restés sur le carreau à l'issue du processus de Parcoursup. Ce sont souvent les élèves des milieux les moins favorisés qui font les frais de cette sélection. On empêche certains étudiants de poursuivre leurs études, on casse le service public et on favorise les écoles privées, dont les effectifs ont augmenté de 10 % en un an. C'est un contresens historique ! Nous aurons besoin de gens qualifiés dans tous les domaines pour faire face aux immenses enjeux sociaux et écologiques. Le savoir critique enseigné à l'université est un facteur essentiel à l'émancipation des citoyens et à la démocratie.
Au lieu de mettre tout le monde en compétition, il serait plus efficace de refonder un véritable service public de l'orientation et d'octroyer à l'université des moyens suffisants pour lui permettre d'accueillir tous les étudiants.