J'ai bien écouté vos arguments, monsieur le ministre délégué et monsieur Belhamiti. Toutefois, nous n'avons aucune confiance dans l'Union européenne s'agissant du numérique souverain. Chacun se souvient du projet de cloud européen Gaia-X : il devait être souverain mais, en définitive, Alibaba et AWS y participent.
Vous estimez que le vote de l'article 35 bis affaiblirait la capacité de la France à mener des négociations européennes. Pourtant, Bruno Le Maire n'a pas attendu l'Union européenne pour proposer à l'Assemblée de voter la taxe Gafa. Ce faisant, a-t-il affaibli la capacité de négociation de la France ? Je ne le crois pas. Prendre un peu d'avance nous permet d'entraîner l'Union européenne dans notre sillage. M. Belhamiti craignait qu'il ne soit trop tôt pour avancer en ce sens ; au contraire, il est peut-être trop tard, vu l'engouement que suscite l'intelligence artificielle, technologie qui repose sur l'accumulation de données et l'apprentissage automatique.