Après avoir déposé en commission des lois un amendement de suppression de l'article 35, nous revenons en séance dans une démarche constructive. Nous défendons en effet un amendement qui vise à donner un caractère expérimental au dispositif prévoyant d'autoriser l'Anssi, qui dépend, rappelons-le, du secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), lui-même placé sous l'autorité du Premier ministre, à accéder à des données de contenu.
Deux problèmes se posent. Le premier est que vos données de contenu, les miennes, celles de vos familles, seront susceptibles d'être recueillies par des opérateurs pour être transmises à un service gouvernemental, sans contrôle judiciaire préalable. Le second tient au rôle attribué à l'Arcep : l'Autorité sera-t-elle capable de contrôler la mise en place du recueil des données ? La réponse est non. C'est elle-même qui l'affirme dans l'avis qu'elle a formulé sur la loi de programmation militaire en soulignant que « son organisation et son mode de fonctionnement ne lui permettent pas d'assurer une réactivité opérationnelle courte ».
Cette expérimentation permettrait de dresser un premier bilan et de déterminer, avec davantage de visibilité, si la balance entre la protection des libertés et la protection de l'ordre public n'est pas déséquilibrée.