En 2024, cela fera cent ans que la France attendait d'accueillir à nouveau le monde entier.
Dans son récit intitulé Paris est une fête, Ernest Hemingway témoigne de ses premières années d'écrivain et de journaliste à Paris dans les années 1920. Ce livre déborde d'ailleurs d'amour pour la « Ville lumière ». Les retours des étrangers visitant notre capitale semblent désormais moins élogieux. On parle même de plus en plus du « syndrome de Paris » pour désigner le fait que des voyageurs soient déçus par la réalité parisienne, loin des images d'Épinal véhiculées par les films et les documentaires.
Quelle image de notre pays les centaines de milliers de personnes présentes pour les Jeux retiendront-elles en 2024 de leur séjour olympique ? Derrière la promesse de Jeux écologiques, inclusifs et solidaires se cache une tout autre réalité. Je pense notamment aux personnes en situation de handicap qui se rendront à Paris en tant que spectateurs mais aussi en tant qu'acteurs – puisque, je le rappelle, il s'agit bien des Jeux olympiques et paralympiques – et souhaiteront gagner le Stade de France, alors que seules 3 % des stations de métro sont accessibles pour les personnes en fauteuil – à supposer qu'il n'y ait pas de grève ; mais c'est un autre sujet.
Le spectacle proposé pourrait être aussi celui des bouchons, où l'on met plus de deux heures et demie pour parcourir 15 kilomètres, dans un concert de klaxons et en assistant au slalom des deux-roues.
Quant aux agents de sécurité, ils sont débordés, comme ce fut le cas lors de la finale du championnat de France de rugby ou de la finale de la Ligue des champions de football, respectivement en juin et en mai.
Reste à espérer que les voies olympiques verront bien le jour.
Le spectacle sera également dans l'environnement des infrastructures : odeurs d'urine, murs tagués, barrières de chantier, mobilier urbain vétuste ou cassé, détritus jonchant les trottoirs et parsemés de tessons de bouteille.
Bref, le Gouvernement a-t-il réellement pris la mesure de l'événement que nous nous apprêtons à vivre ? Il ne suffit pas de dire, à deux ans des Jeux, que nous sommes prêts. La question est plutôt de savoir ce qu'il nous reste à faire pour l'être vraiment.