Le sport est trop souvent réduit à sa dimension compétitive et à l'accueil de grands événements internationaux. Si le haut niveau des sportifs français est important, les enjeux du sport sont plus vastes et la compétition ne saurait faire de l'ombre à ce qui constitue la part la plus importante de la pratique sportive, à savoir la pratique amateur.
L'impact du sport professionnel et des sportifs de haut niveau ne peut être nié. En effet, chaque fois que des résultats ou des événements sportifs de grande ampleur sont mis en avant, le nombre d'inscriptions croît de façon exponentielle et les structures amateurs s'en réjouissent. L'organisation des Jeux olympiques prend ici un réel sens commun. Pour autant, il est plus que nécessaire de réguler la financiarisation du sport professionnel. En effet, certains sportifs sont cotés tels des marchandises, le nombre des partenaires commerciaux affichés ne fait qu'augmenter et Adidas se paie même le luxe de faire porter son nom, pour les cinq années à venir, à l'Arena qui est en construction porte de la Chapelle.
Une autre question importante est celle des infrastructures. Si certains équipements vont être rénovés pour être mis à la disposition des Jeux olympiques et paralympiques, ce n'est pas le cas de la majorité des équipements français : combien de piscines, de gymnases, de stades et de pistes sont délabrés et ne peuvent accueillir les usagers dans des conditions décentes ! Cette situation est exacerbée notamment dans les zones populaires, où l'État devrait redoubler d'efforts pour aider financièrement les collectivités locales à engager des rénovations ou de nouvelles constructions afin d'être à la hauteur des besoins.
Madame la ministre, le sport est et doit continuer d'être un levier d'émancipation et d'amélioration de la santé pour toutes et tous, dans une logique de respect des limites environnementales. Si vous partagez cet avis, vous conviendrez qu'il doit être libéré de la doctrine du profit et des multinationales.