La route est tout ce qu'ont les habitants de la grande ruralité. Hier, à Saillans, dans la Drôme, se sont tenues les obsèques de deux garçons de 15 et 17 ans, morts d'un accident de scooter jeudi dernier. Ce drame n'est pas un simple fait divers. Il dit la difficulté des mobilités en milieu rural, notamment pour les plus jeunes : vélo sur des départementales dangereuses, auto-stop, deux-roues motorisés d'occasion, ou conduite sans permis.
Ici, comme ailleurs, 80 % des trajets entre le domicile et le travail se font en voiture individuelle car pour parcourir les soixante kilomètres qui séparent Crest de Nyons, il faut deux jours en transports en commun, avec les correspondances. L'inflation alourdit le prix du carburant : on est condamné à l'immobilité, à l'inactivité, à la limitation dans l'accès à la culture, aux soins, aux loisirs.
Comment pouvez-vous assurer à nos générations, et à celles à venir, notamment dans la grande ruralité, des solutions de remplacement à la mobilité urbaine, qui est vectrice de tant d'inégalités ?