L'Allemagne a décidé, à cause de la guerre en Ukraine et des risques accrus de conflit en Europe, de consacrer des sommes record – plusieurs milliards d'euros – à sa défense. Notre voisin, qui était historiquement en retrait par rapport à la France dans ce domaine depuis la seconde moitié du XXe siècle, souhaite se doter de la plus grande armée conventionnelle d'Europe.
De notre côté, après plus qu'un quart de siècle de réduction des dépenses militaires et du format des armées, la LPM pour les années 2019 à 2025 prévoit de porter la part des dépenses militaires à 2 % du PIB en 2025.
Le resserrement de l'écart entre la France, première puissance militaire européenne, et l'Allemagne modifie les équilibres au sein de l'Union. Les coopérations entre nos deux pays sont nombreuses qu'il s'agisse d'armement, de l'installation à Évreux de l'escadron de transport franco-allemand ou encore de groupements conjoints avec d'autres armées européennes – je pense à l'Eurocorps, situé à Strasbourg, dont nos pays étaient à l'initiative.
L'augmentation significative du budget allemand de la défense pourrait remettre en cause les équilibres des politiques de défense européenne et renforcer l'influence des États-Unis par le biais de l'OTAN. Dans cette nouvelle configuration, les partenariats franco-allemands vous semblent-ils toujours pertinents et sont-ils voués à se développer ?