Il est légitime que l'État exige de la BITD des efforts afin de répondre aux intérêts suprêmes de la nation. C'est une question de souveraineté mais également de crédibilité de la France sur la scène internationale. Dans un monde marqué par l'instabilité de la situation géopolitique, il est essentiel que le Gouvernement prenne des mesures proactives afin de protéger nos intérêts stratégiques. À cet égard, la mise en place d'une législation permettant à l'État de pousser à la constitution de stocks de matières et de composants d'intérêt stratégique revêt une importance cruciale.
En cas de crise majeure, disposer de stocks permet en effet de faire mieux face à l'attrition et donc de favoriser la continuité opérationnelle tout en réduisant notre vulnérabilité aux fluctuations du marché mondial et aux événements politiques internationaux. Je citerai le cas d'une entreprise, dont je tairai le nom, dont les responsables rencontrés dans le cadre de la mission flash que j'ai conduite sur les stocks de munitions m'ont expliqué que, depuis le début de la crise en Ukraine, les délais d'approvisionnement en pièces électroniques sont passés de six à vingt-quatre mois. Nous voterons donc cet article qui va dans le bon sens.
Cependant, monsieur le ministre, nous souhaiterions appeler votre attention sur un point : l'État doit lui aussi s'engager en retour auprès des industriels, en leur donnant de la visibilité sur le reste des commandes passées. Or vous n'avez pas toujours été au rendez-vous, les cibles d'acquisition d'équipements ayant fluctué entre la précédente LPM et celle que vous nous présentez. Le programme Scorpion en est une bonne illustration.