Mon général, nous sommes ravis de vous accueillir en cette veille du 14-Juillet pour votre première audition devant notre commission, renouvelée à près de 80 %. Nous avons auditionné le ministre des Armées et, ce matin même, le délégué général pour l'armement (DGA), puis le secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN).
Si j'osais filer la métaphore, je dirais que nous sommes dans une la nouvelle configuration politique de l'Assemblée nationale : nous sommes passés de la « guérilla » des oppositions à une « haute intensité politique », opposant des masses plus proches les unes des autres. Et de nombreux réservistes ont été appelés à servir dans l'Assemblée afin de rééquilibrer les rapports de force.
Pour revenir à la défense, en tant que chef d'état-major des Armées (CEMA), vous avez été l'un des premiers à évoquer la possibilité du retour aux combats de haute intensité et la nécessité pour les armées de s'y préparer en durcissant les entraînements et en pensant la guerre probable. Grâce à votre triptyque « compétition-contestation-affrontement », repris par tous, vous avez renouvelé la lecture stratégique des événements et de la conflictualité dans le monde. Par votre objectif affiché de « gagner la guerre avant la guerre », vous avez fixé le cadre d'une action militaire adaptée aux menaces actuelles et aux tactiques possibles.
L'invasion de l'Ukraine constitue un cas d'école de ce que l'actualisation stratégique de 2021 appelait « un aventurisme grandissant ». Quelle est votre appréciation de la guerre en Ukraine et des conséquences sur nos forces ? Quelles sont les conditions potentielles d'engagement de nos forces dans l'ensemble des mesures de réassurance que l'OTAN met en place en Europe orientale et sur ses pourtours ?
Nous serions heureux de vous entendre sur la réarticulation de l'opération Barkhane, le retrait du Mali et la continuation de notre présence au Sahel.
Enfin, de quels moyens disposez-vous pour que les armées réussissent les missions qui leur sont assignées ? Vers quelles conclusions vous conduisent les travaux de réévaluation de la loi de programmation militaire (LPM), à l'aune de la guerre en Ukraine, que le Président de la République a annoncés publiquement. Cela devrait vous conduire à nous parler de l'adaptation du format de nos forces, de leurs effectifs, du volume de leur équipement, de leur intensité technologique, des stocks, de leur capacité à durer et de l'adéquation de tout cela avec les moyens financiers qui leur sont alloués.