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Intervention de Thomas Gassilloud

Séance en hémicycle du mercredi 31 mai 2023 à 15h00
Programmation militaire 2024-2030 — Article 14

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThomas Gassilloud, président de la commission de la défense nationale et des forces armées :

Je n'avais pas prévu de m'exprimer mais nous en arrivons à l'examen de l'article 14 de la loi de programmation militaire, qui traite d'un sujet très important : celui de l'engagement au sein des réserves, qu'il s'agisse de la réserve opérationnelle militaire ou de la réserve citoyenne. Le concept initial qui a motivé l'organisation des réserves était de fournir une armée massive, à même de faire face au bloc de l'Est pendant la guerre froide. Depuis, la situation stratégique a évolué, en raison notamment de la suppression du service national et d'effectifs moindres au sein de la réserve. La France s'est orientée vers une armée de métier, disposant de capacités expéditionnaires et technologiques.

Toutefois, les réserves n'ont jamais été aussi essentielles que de nos jours, pour plusieurs raisons. Premièrement, ne le perdons pas de vue, notre pays doit être en mesure de faire face à une grande variété de situations et nous ne pouvons pas exclure la nécessité d'engager des forces en nombre. Le premier objectif des réserves est donc de donner à la France la capacité de faire face à un scénario d'engagement majeur, nécessitant une forte mobilisation à la fois sur le territoire national et sur le théâtre d'opérations extérieures.

Elles visent également un deuxième objectif : apporter, grâce aux compétences que les réservistes développent dans le civil, une expertise particulière aux armées. Lorsque le service national existait encore, cette expertise en matière juridique, linguistique ou informatique était parfois apportée par les appelés. Les réservistes, qui consacrent l'essentiel de leur temps à une activité civile, développent en effet des compétences très utiles à nos armées.

Les réserves ont, enfin, une troisième vocation : renforcer la culture de défense du pays, afin que chaque citoyen se sente engagé et soit conscient qu'il porte lui-même une responsabilité – ce n'est pas parce qu'il paie des impôts et que la France dispose d'une très bonne armée qu'il n'a plus aucune responsabilité. Développer la culture de défense de notre pays est donc l'un des fondements des réserves.

C'est pourquoi nous nous félicitons que la présente loi de programmation militaire se soit donné pour ambition de renforcer les réserves, qui comptent actuellement 40 000 hommes et femmes au sein des armées, dont 24 000 dans l'armée de terre qui dispose d'unités organiques de réserves intégrées dans les régiments. Il s'agit en effet de doubler le nombre des réservistes pour le porter à 105 000 afin d'aboutir, à terme, à un format de nos armées de 200 000 militaires d'active et de 105 000 réservistes – soit quasiment un réserviste pour deux militaires d'active.

Pour les trois raisons que je viens d'évoquer, je souhaite que nous en venions maintenant à l'examen de l'article 14.

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