Depuis quelques jours déjà, les macronistes, forts d'être minoritaires, ont lancé une cabale contre le président de la commission des finances, arguant que celui-ci n'avait pas le pouvoir de décider de la recevabilité de la proposition de loi déposée par le groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires. Ce matin, c'est la présidente de la commission des affaires sociales qui a outrepassé toutes les règles de notre règlement, tous les principes, en empêchant l'examen des amendements et sous-amendements déposés sur ce texte visant à abroger la réforme des retraites.
C'est un scandale démocratique de plus ! Dans sa fuite en avant, le Gouvernement nous a habitués à bafouer les droits du Parlement, notamment des oppositions, en jouant la carte de l'obstruction lors des niches parlementaires. J'ai souvenir de celle du groupe Les Républicains pendant laquelle les ministres avaient parlé des heures pour éviter que la majorité qui s'était alors dessinée ne vote, et je suis d'autant plus consterné de voir que ses membres ont aujourd'hui prêté main-forte à cette manipulation.
Le Gouvernement téléguide sa minorité présidentielle et la présidente de la commission des affaires sociales pour empêcher l'examen d'amendements déposés par des députés.
Dans ces circonstances, il n'y a pas de sens à examiner des textes. À quoi bon étudier des dizaines, des centaines d'amendements ? À quoi bon travailler sérieusement si notre parole n'est pas écoutée, si les présidents de commission bafouent nos droits de parlementaires ? Tous nos collègues devraient s'indigner de cette situation et sortir de l'apathie. Il y a un problème de fond.