Notre groupe votera pour ce projet de loi. Soyons réalistes : les bénéfices de cette adhésion, qui ont été détaillés dans le rapport, sont évidents. Restons cependant vigilants : les élections de mi-mandat aux États-Unis auront bientôt lieu et nous devons avant tout renforcer l'Union européenne.
Permettez-moi de vous livrer quelques remarques autour d'un sujet qui me tient à cœur, la bataille des narratifs. Le rapporteur a rappelé l'échec du rapprochement entre l'OTAN et la Russie pendant trente ans. La guerre qui a éclaté en Ukraine n'est pas seulement territoriale : elle est aussi une guerre de modèle. La zone grise avantage l'impérialisme moscovite, un impérialisme à géométrie variable pour ce qui concerne tant les nationalités que les nations, par rapport au nôtre, qui est une patiente construction de l'unité dans la diversité voire les conflits. Au moment de la création de l'Union européenne, la Sarre était encore française et le Bade-Wurtemberg n'était pas l'Allemagne.
Cet affrontement ne date pas de la fin de la deuxième guerre mondiale : il a toujours existé. M. Poutine critiquait l'année dernière la République des deux nations qui a mené cette région durant près d'un demi-millénaire.
La Finlande et la Suède sont elles aussi des acteurs historiques de cette tension entre les deux modèles – un député polonais n'a-t-il voté contre cette ratification en raison de l'impérialisme suédois du XVIIe siècle ? – mais elles choisissent aujourd'hui leur camp et mettent fin à une histoire de plusieurs siècles.
Je me méfie de ceux qui picorent dans l'histoire ou les règles juridiques pour asseoir leurs positions et je remercie le rapporteur d'avoir rappelé des faits essentiels. Cette adhésion se justifie par des raisons militaires et juridiques mais aussi politiques.