La semaine dernière, une délégation hongroise s'est rendue à Bruxelles dans le but d'échanger avec les instances européennes sur le conflit qui oppose ces dernières à la Hongrie en matière d'État de droit et de démocratie. À la suite de la mise en place d'un mécanisme de conditionnalité destiné à limiter les flux des fonds européens vers des pays présentant des problèmes systémiques d'État de droit, la Commission a décidé d'appliquer des sanctions contre la Hongrie en retenant des subventions allouées à la politique de cohésion européenne.
Par ailleurs, la Hongrie est victime de pressions financières extra-procédurales : elle demeure le dernier État membre à attendre le feu vert de la Commission sur son plan national pour la reprise et la résilience, étape nécessaire au déblocage d'une subvention européenne de 5,8 milliards. Toutefois, la Hongrie n'est pas la seule concernée, la Pologne étant également, pour les mêmes motifs, l'objet de sanctions et d'un chantage de la part de l'Union européenne.
Alors que vous avez dirigé la France avec verticalité et brutalité pendant toute la durée du précédent quinquennat et que vous infligez des restrictions de liberté inédites et disproportionnées aux Français depuis plus de deux ans, vous vous enroulez dans le drap confortable et vaporeux de l'État de droit pour punir des nations dont les gouvernements bénéficient d'une légitimité et d'une assise démocratique largement supérieures à celles du gouvernement français.
Quand soutiendrez-vous l'arrêt de ces sanctions contre des États dont le seul défaut est de ne pas appliquer le même programme politique que celui qui vous a été dicté pour la France ? Comment pouvez-vous justifier le bien-fondé de telles sanctions contre des gouvernements démocratiquement élus qui appliquent des politiques soutenues par une large majorité des peuples qu'ils gouvernent ?