Intervention de Jean-Paul Lecoq

Réunion du lundi 25 juillet 2022 à 20h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

La question du devoir de vigilance a été discutée au début de la PFUE, en s'inspirant de la loi française. Dominique Potier nous a associés, Mireille Clapot et moi-même, à ses efforts pour faire vivre cette loi et faire en sorte qu'elle devienne une réalité européenne. Les choses avancent, même si ce qui a été travaillé à l'échelle européenne est un peu en deçà de nos attentes. Nous continuerons donc à œuvrer pour aller plus loin. Envisagez-vous de veiller, de votre côté, à ce qu'il n'y ait pas trop de dérogations ?

Quid de la paix dans le monde de demain ? Le mot n'a même pas été cité. Certains veulent qu'on arme, qu'on surarme, qu'on prépare des stocks ; d'autres considèrent qu'il faut monter des murs. Les pays qui ont demandé à entrer dans l'Union européenne ou qui intègrent l'OTAN se portent-ils candidats pour servir de bases d'armes nucléaires, en grandes quantités et dirigées vers la Russie ? L'avenir s'écrira-t-il ainsi, avec une frontière européenne supra-armée face à la Russie et, comme mes collègues le décrivaient concernant le Sud, avec Frontex ?

Est-ce cela l'avenir d'une Europe humaine ? La présidence française n'a-t-elle pas posé des bases pour établir un no man's land entre la Russie et les pays frontaliers, y compris l'Ukraine ? Suggère-t-on aux pays qui entrent dans l'OTAN d'être des frontières apaisées, non surarmées ? Acceptent-ils cette idée ?

Le travail pour construire la paix de demain, qui servira à nos enfants et à nos petits-enfants, a-t-il été fait pendant la présidence française de l'Union européenne et le relais a-t-il été passé à la présidence tchèque ? Ou, au contraire, le sujet n'est-il pas abordé car il est plus important de parler de l'industrie de l'armement ?

Enfin, un communiste ne peut qu'approuver vos propos sur la défaillance de notre pays en matière d'industrialisation. Depuis des décennies, nous expliquons avec les syndicats qu'il est absurde de fermer les usines et de licencier les travailleurs. La souveraineté d'un pays s'appuie sur son tissu industriel. Il aura fallu casser une bonne partie de l'industrie française et européenne pour que l'on mesure, enfin, qu'il y a urgence à tout reconstruire.

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